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 Uteki - Kimatsu

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Shade

Shade


Nombre de messages : 21
Age : 31
Date d'inscription : 26/06/2008

Uteki        -        Kimatsu Empty
MessageSujet: Uteki - Kimatsu   Uteki        -        Kimatsu Icon_minitimeVen 27 Juin - 14:51

    Deux petites nouvelles.
    La première aborde un thème affreusement banal, mais je m'étais inscrite sur un forum d'écriture et fallait bien que je mette quelque chose. Je me souviens, je l'avais écrite vers une heure du matin x)
    La deuxième était pour un duel sur un autre forum d'écriture, duel ayant pour thème : " Le Soleil ".


    -------




Uteki




« L’Homme aura beau se démener… »


    Il se tient droit, sous la pluie. Haut perché tel un corbeau sur son toit, le jeune homme observe le monde d’en bas, sa sombre silhouette se découpant dans la nuit, comme s’il ne fut lui-même qu’un pan déchiré du rideau ténébreux qui englobait le ciel. On aurait pu le croire fier à la posture qu’il adoptait. Dressé, tout là-haut, au sommet de l’immeuble. Il n’en est rien.
    Le hurlement d’une sirène. Un crissement de pneus, le cri strident du klaxon d’une vieille berline retentit. Il en est toujours ainsi en ville. L’on crie, l’on passe, ne prêtant attention au monde qui nous entoure. S’ils avaient été plus ouverts, eux, en bas, ils auraient pu le voir. Voir sa détresse. Son regard mélancolique qui tente désespérément d’attirer l’attention, une dernière fois. Une ultime fois. Regardez-moi. Je suis là. Vous ne me voyez pas. Une ombre parmi tant d’autres. Une simple ombre.
    Si l’homme d’affaires, avec son attaché-case à la main, avait voulu lever la tête il aurait su. Mais son téléphone portable semblait être greffé à son visage. Il faisait partie intégrante de lui-même. Symbiotique. On ne refuse jamais la nouveauté.
    La putain du coin se fait désirer. Si sa vie n’est que nuits, nuits qui passent sans relâche, nuits qui s’enchaînent et se ressemblent, elle n’en demeure pas moins l’hôtesse de la rue, la matrone de ces messieurs. Elle est là tous les soirs. Parfois on ne la voit pas. Sans doute est-elle tombée sur un tordu de plus. A l’hôpital. Elle aussi, devrait monter. Cela soulagerait sans doute sa peine et la tirerait de son traintrain quotidien – trop quotidien.
    Mais l’on finit toujours par se lasser. L’on résiste, l’on se débat, l’on s’attache, l’ennui nous rattrape. On l’ignore, on le repousse, le combat. Il revient. Encore. C’est inexorable. Et l’on cède.

    Lui il avait voulu essayer. Juste comme ça. Pour voir ce que ça faisait, de continuer. Les autres y arrivent bien, eux. Alors pourquoi ce serait différent dans son cas ? Mais il n’avait pas réussi. Marre. La flemme. Non. La lassitude. Encore et toujours. « La vie est peut-être un cadeau, mais moi je n’ai pas demandé à recevoir ce présent. » Alors je suis là.
    Il sent que ça va bien se passer. Personne en bas ne lui prête attention. Il s’imagine déjà leurs regards surpris, peut-être terrifiés. Lui, il va leur montrer. Ce que l’on peut arriver à faire, quand on est jeune et désespéré. Déprimé. Ca ne sert à rien. Moi, je lâche tout, je remballe. Je me casse, et sayonara. Ca sert à rien, ça me gave. J’en ai plein le cul. Je laisse la place. Salut.
    Il tremble à présent. Non pas de peur, mais d’impatience. Il entend la voix. La dernière voix. Ce chuchotement qui parvient à ses oreilles. Comme un appel du bitume, qui lui dit viens, rejoins-moi. Tout n’est pas si mauvais en bas. Tu verras. Ca ira. Je suis là. Ramène-toi.
    Un frisson d’excitation. Ca y est, il se lance. Pas une pensée pour ceux qui l’aiment. Il se dit qu’il aura tout son temps dans la descente. Dans les films, ils ont toujours le temps de repenser à tout lorsqu’ils tombent. Ils sourient toujours pendant la chute. Ils sont heureux, n’’ont pas peur. Parce qu’ils savent que ça va bien se passer. Allons-y.

    Il s’avance, et saute. Dans le vide. Tout va vite. Ca ne se passe pas comme il le pensait. C’est rapide. Trop rapide. Ses oreilles sifflent. Non, elles hurlent. Le vent semble le frapper au ventre. Et ça se rapproche. Il n’a même pas le temps de penser. Il est terrifié. Les larmes lui montent aux yeux. Et puis il s’écrase. Un horrible craquement d’os. Une douleur intense, à un tel point qu’il est pris d’un haut-le-cœur et ne peut s’empêcher de recracher le peu qu’il a mangé avant de venir. Il est mal tombé. Ca devait bien se passer. Il a fallu qu’il heurte le sol à plat ventre. C’était sa tête qui devait normalement toucher le sol la première. Il souffre, terriblement. Baigne dans les derniers restes de son repas à moitié décomposés au milieu de l’eau de pluie. Quelle horrible sensation. Les gens se précipitent vers lui. L’homme à l’attaché-case n’est pas là. La pute non plus. Ca tourne, c’est horrible. Merde, tout a foiré. Il a tout foiré.
    Regrets. Pleurs. Mais déjà tout se met à tourner. Et le noir. Rien. C’est la fin.


«… il ne pourra que chuter. »
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Shade

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Uteki        -        Kimatsu Empty
MessageSujet: Re: Uteki - Kimatsu   Uteki        -        Kimatsu Icon_minitimeVen 27 Juin - 14:53

Kimatsu



    Avançant lentement au milieu de la grande rue, il déambulait sans but réel, vacillant de temps à autre sous le poids d’un fardeau invisible. A voir sa démarche on aurait pu croire à un quelconque film d’horreur, un zombie venu d’ailleurs, un être d’outre-tombe revenu semer la terreur et l’angoisse dans la grande ville tout de béton vétue. Sa silhouette sombre se détachant au milieu des murs d’un gris plus que terne, il errait en solitaire, tel un vieux loup rejeté. Exilé. Le ruissellement de l’eau sur les toits, le fracas des gouttes sur le bitume, c’était sous une pluie battante qu’il se retrouvait peu à peu trempé jusqu’à la moelle. A présent ses entrailles n’étaient elles-mêmes plus que glace, froid et vide. Ses vêtements mouillés lui collaient à la peau. C’était désagréable, mais à vrai dire, il s’en foutait royalement. Un relent d’asphalte mouillé le prit à la gorge. Il fronça les sourcils et bifurqua sur la droite, ses longues mèches brunes et détrempées lui couvrant le haut du visage. C’était à se demander s’il voyait.
    Se retrouvant alors dans une petite ruelle, il continua sa progression au même rythme, lent, terriblement lent. Mais en ce dimanche pluvieux, on est loin d’être pressé. Pour aller où ? Sans importance. Sur sa droite, un clochard tentait tant bien que mal de s’abriter sous un vulgaire bout de carton rongé par l’humidité. Il ne le vit même pas. Cela faisait bien longtemps que la misère humaine ne l’atteignait plus. Evitant les décombres, les poubelles, détritus et linges sales tombés des étendages qui le dominaient, il se retrouva de nouveau dans le bruit.
    Une voiture qui l’éclaboussa, il ne cilla même pas. Un son de klaxon, crissement de pneus, inutile par ce temps, un fracas brutal, le bruit du verre qui se brise. Les pas précipités des passants qui se hâtent pour voir ce qui se passe, une voix qui crie au drame. Sans aucune émotion, il passe outre ce spectacle affligeant et atteint bientôt le chantier, déserté par ses ouvriers.
    Ses vieilles baskets souillées par la boue, il manqua de tomber à deux reprises, et ne put se rattraper qu’en plongeant ses mains dans la terre détrempée et collante. Sans même prendre la peine de s’essuyer il continua. Butant de temps à autre sur un caillou. Bientôt l’espace boueux laissa de nouveau place à un sol bétonné. Pas de voiture ni de passants cette fois-ci. Le mauvais temps avait du les chasser, et ils devaient à présent être tranquillement installés chez eux, vautrés comme des larves séniles sur leur canapé, un chocolat chaud à disposition et la télé braillant sans cesse.

    « Aujourd’hui on nous annonce de fortes perturbations… Cependant une petite éclaircie en milieu d’après-midi… »
    « Les averses provoquent une inondation, entraînant la mort d’une fillette et la disparition d’un homme… »
    « On nous signale que les émeutes continuent dans la petite ville de… »
    « Et les Hawks marquent ! Treize à cinq en faveur… »
    « Non, Ridge… Je regrette, mais l’homme de ma vie… »


    Un léger grésillement lui parvint aux oreilles. Bientôt, il distingua une voix.

    « Selon une récente étude, le Soleil serait destiné à exploser dans les mois à venir, en raison d’une forte augmentation des radiations… »


    Crépitement, de nouveau. Et plus rien. A bien y réfléchir, c’est vrai que ces derniers temps, les nouvelles dramatiques se succédaient. Quelques mois auparavant, une activité étrange avait été détectée au niveau de l’étoile. Des radiations inconnues en émanaient. Et ce dernier grossissait. A une vitesse hallucinante. Les scientifiques décrivaient une « instabilité étrange » sans connaître la cause de tout ceci.
    En observant bien, on pouvait voir qu’un léger sourire était apparu sur son visage. Lui ne se voilait pas la face. Il savait pertinemment que tout était perdu. Ne pouvait rien y faire. S’était résigné au pire. Si l’on pouvait appeler cela « le pire ». Une délivrance, c’était un terme qui convenait aussi. La vie sur Terre lui était insupportable. Ennuyeuse. L’humain ruinant la planète. S’apprêtant à en faire de même pour les voisines. A bien y réfléchir, c’était de bonne guerre. La punition divine, quelque chose du genre. La vengeance de la nature, qui allait bientôt réduire à néant l’Homme et tout ce qu’il avait pris la peine de bâtir. Comme quoi, tout n’était vraiment qu’éphémère, et ça, même « l’être le plus intelligent » ne pouvait rien y faire. Ils n’étaient à la base que des animaux. La seule différence entre l’être humain et l’animal, c’était que le premier avait développé un ego surdimensionné et un sadisme sans pareil, le tout agrémenté d’une bonne dose d’égoïsme. C’en était écoeurant.

    Une violente bourrasque le tira de sa réflexion personnelle. La morsure du froid lui arracha une grimace. Mf. Ces souffrances s’arrêteraient bientôt. La fin était proche, et d’ici une poignée de semaines il ne serait de nouveau plus que poussière. A cet instant, il s’estimait heureux de n’avoir rien construit, rien bâti de ses propres mains. Son existence ne reposait sur rien. Il ne s’était jamais donné la peine de nouer des liens. N’ayant personne. N’ayant que faire d’un avenir incertain. Qui ne l’était plus. Car à présent, il le savait pertinemment : il allait mourir. Ce n’était qu’une question de temps. De nouveau, un vent froid le prit aux tripes. Il porta la main à sa bouche et toussa. A croire qu’il avait fini par attraper froid.
    En passant à proximité d’une maison il entendit une violente dispute qui provenait de l’intérieur. Un couple apparemment. Grand bien leur en fasse.
    Il contourna un immeuble et finit par arriver jusqu’au bord de mer. Marchant avec précautions, il arriva finalement au bout du ponton sur lequel il s ‘était engagé. Et là, il s’assit dans l’eau. Laissant d’abord ses jambes pendre dans le vide, il les remonta rapidement contre son buste, l’eau de mer s’écrasant sur ces dernières par vagues violentes le blessant. Il s’humecta les lèvres, sentant le goût salé de l’écume sur sa peau. Et il plongea sa tête entre ses bras ayant entouré ses deux genoux. Il plongea alors dans une sorte d’état semi comateux, sans vraiment réfléchir.
    Bientôt la pluie cessa. Il sentit une douce chaleur sur ses mains, et releva la tête, laissant la lumière lui baigner le visage. Il sourit, enfin. Un vrai sourire, honnête. Les nuages se dispersaient, laissant place à l’astre solaire tant redouté à présent. Il ne ressentait même plus l’humidité sur ses vêtements.

    « Les révoltes continuent. La panique s’empare des habitants de villes et villages un peu partout dans le monde. Ils ne souhaitent pas un tel destin. »

    Le « plic ploc » des feuilles des arbres qui s’égouttent lentement.

    « Désormais, c’est un grand cri du cœur que lancent les hommes et femmes du monde entier. Ils ne veulent pas mourir. »


    Le bruissement d’ailes d’une mouette qui prend son envol, prenant le départ pour une belle partie de pêche.

    « C’est à présent une certitude. Ils ne se laisseront pas faire. Ils feront tout pour survivre. »

    Une vague plus forte que les autres qui s’écrase sur les rochers.

    « Nous réussirons. Nous vaincrons. »

    C’était à croire que tout le reste n’existait plus. Cette ville, ses habitants. Le reste. Il était comme seul, seul dans cette atmosphère irréelle, bercé par le bruit de la nature qui subsistait, malgré les coups durs.

    « Le Soleil ne nous aura pas. »

    Mensonges. Ils crèveraient tous comme des mouches.

    Une légère brise vint lui caresser le visage, faisant voleter ses cheveux d'un noir d'ébène, lui dégageant le visage. Il leva alors vers le ciel azur ses yeux aveugles. Il lançait un regard bleu nuit aux nuages, au Soleil, sans même les voir. Il faisait beau. Dieu, qu’il était bon de savoir que malgré tout, le Soleil restait là, dans le ciel, à briller de mille feux.
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